Maintenir une stabilité dans l’ensilage

Maintenir une stabilité dans l’ensilage

Tous les ans, plusieurs milliers de tonne d’ensilage – herbe, maïs, luzerne, céréales plante entière – sont récoltées et mises en silos couloir, taupinière et tour. Une culture ensilée représente un investissement non négligeable en termes de temps et d’argent pour les fermes d’élevage, surtout lorsque cet ensilage est stocké pour une consommation à venir.

Très souvent cet ensilage est récolté et compacté correctement, mais il y a toujours des milliers de tonnes gâchées essentiellement dû à la présence d’Oxygène et une gestion du front d’attaque non optimisée. Il n’est pas invraisemblable que les pertes dans un silo puissent être estimées à 15% de la valeur totale de Matière Sèche (MS) sous forme de déchets et Matières Organiques (MO) substituée. Ceci se répercute en pertes financières non négligeables surtout au sein des exploitations laitières qui devront compenser ces pertes par un achat d’aliments complémentaires.

Dans l’air se trouve de l’Oxygène (O2). Lorsque l’ensilage est au contact de l’air (donc milieu aérobie), les conséquences sont les suivantes :

- Les levures se réactivent (Fermentations), consommant les acides lactiques dont le rôle est de stabiliser la MO.
- Les bactéries se multipliant, les éléments solubles tels que les sucres et les protéines sont détruits.
- Se produit un échauffement, ce qui provoque davantage de dégradation de la MO.
- Le pH augmentant, cela engendre l’apparition de moisissures et de bactéries supplémentaires, apportant davantage de dégradations…

Une espèce de levure en particulier se développe sur l'acide lactique, l'acide primaire que l'on trouve dans un ensilage correctement fermenté. Ces levures utilisent l’acide lactique pour leurs propres besoins, produisant de l’eau et du dioxyde de carbone comme sous-produits.

La production de CO2 prélève des atomes de carbone – donc de la MO – et tant que les levures prolifèrent dans l’ensilage, la MO disparait littéralement dans l’atmosphère. D’autres types de levures, vont consommer les sucres, dégageant de nouveau du CO2 et de l’éthanol, ce qui apporte davantage de pertes de MS.

Il est également important de minimiser toute détérioration aérobie pendant la récolte et le conditionnement. Un ensilage correct nécessite la production d'acides lactiques et l'abaissement du niveau de ph rapidement. Le plus vite l’air ambiant emprisonné dans l’ensilage est consommé, le plus tôt la fermentation est effectuée et le silo stabilisé.

Minimiser l’air et les pertes dans l’ensilage nécessite que le silo soit :

- Vite compacté,
- Avec une bonne densité,
- Fermé avec un film Oxygène-Barrière (BO) et avec un lestage suffisant.

gravel bags orange and silage

La règle élémentaire la plus efficace pour éviter ou réduire les détériorations aérobies dans tous les ensilages, est de limiter l’air emprisonné dans le tas ainsi que celui passant à-travers le film de couverture, et via le front d’attaque.

Même si vous pouvez stopper l’entrée d’air dans le tas grâce à un film BO, l’air peut pénétrer sur un silo même bien compacté, via le front d’attaque sur une profondeur jusqu’à 90 cm.Avec une vitesse quotidienne d’avancement de 15cm, cela signifie que l’ensilage au jour j a été au contact de l’air pendant 6 jours auparavant. Ces jours laissent suffisamment de temps aux levures pour dégrader la MO.

En retirant 30 cm quotidiennement ce délai est réduit à 3 jours. Il est impossible d’éliminer complètement les pertes aérobies sur le front d’attaque, mais la clef est d’avoir une vitesse d’avancement maximale pour réduire le temps de contact à l’air, donc de minimiser le temps de développement des levures.

Les silos "couloir" ou "taupinière" devraient être constitués de telle sorte que la vitesse d’avancement soit de 30cm jour, afin de ne pas avoir ce temps d’exposition à l’air.

Des surfaces de fronts d’attaque trop importantes, avec une durée d’ouverture des silos su plusieurs mois, engendrent des milliers d’€uros perdus. Durant la période estivale, la vitesse d’avancement doit être plus importante.

Les recommandations de gestion du silo pour limiter les pertes aérobies, nécessitent de:

- Garder un front d’attaque verticalement lisse en utilisant un équipement pour un désilage mécanisé adapté ;
- Eviter d’utiliser un chargeur frontal provoquant un relief irrégulier ;
- Décompacter pas plus que la quantité quotidienne à distribuer ;
- Ne pas défaire, transporter et refaire un tas d’ensilage ;
- Adapter la vitesse d’avancement selon la saison.

En plus d’une gestion rigoureuse de son ensilage pour contenir les pertes aérobies, l’utilisation d’additif / inoculant microbiens / acides organiques, peuvent faciliter la tâche.

Maintenir une stabilité aérobie dans un tas d’ensilage est crucial pour limiter les pertes de MS ainsi que conserver la qualité et l’appétence des fourrages. Au final il est important de comprendre qu’un faible pH et un haut niveau d’acide lactiques permettent à eux seuls d’assurer cette stabilité aérobie.

Des essais établis, utilisant le film BO SILOSTOP, ont prouvé que la stabilité aérobie est maintenue 2,5 jours de plus au sein du silo comparativement à ceux couverts avec un film standard polyéthylène (PE). Ceci implique une réduction significative des pertes et signifie donc, davantage de fourrage à distribuer.

stabilite table
Augmentation moyenne de la stabilité = 2,5 jours
aerobie table

Maintenir une stabilité aérobie dans les tas d’ensilage est crucial pour éviter le développement de levures indésirables, qui pourraient produire une alimentation de mauvaise qualité avec des conséquences sanitaires et économiques du troupeau !